Interview d’Aurore Malherbes, CTO de Padok
Elles sont ingénieuses, entrepreneuses, CTO. Elles, ce sont des femmes inspirantes qui ont réussi à faire leur place dans un monde à l’image « geek » encore très masculine. Régulièrement, nous irons à leur rencontre pour les interroger sur l’évolution de la place des femmes dans la Tech. Nous mettrons à l’honneur leur regard sur ce sujet de société, et nous partagerons leur portrait dans l’espoir d’encourager nos futures Women in Tech, et bousculer un peu les <codes> (sans mauvais jeu de mots).
Aurore est co-fondatrice et CTO de Padok – une startup spécialisée dans la construction d’infrastructures et la cybersécurité Cloud – depuis deux ans et demi. Pourtant, ses premières aspirations n’étaient pas de s’orienter vers un métier technique, bien au contraire : « mon père était informaticien, je me suis toujours dit que je ne ferai pas comme lui » dit-elle. Pourtant, au fil des années, elle finit par changer son fusil d’épaule : « j’ai mis longtemps à comprendre que c’était du concret, qu’il pouvait y avoir un impact réel, et à apprécier la réflexion logique qu’il y a derrière le code. J’ai commencé à coder sur mon temps libre pour voir si ça me plaisait ».
Sur les bancs de l’école
Après un BAC S et une prépa maths/physique, elle intègre la célèbre école d’ingénieurs Centrale Paris en 2012, dans un environnement à dominante masculine, où elle ne s’est jamais sentie lésée : « on était 17% de femmes dans ma promo. Je faisais un sport collectif donc j’avais mon groupe de copines et j’ai été super bien intégrée par tous les étudiants. J’ai surtout décidé de ne pas m’arrêter à des aprioris ».
Côté professionnel, elle effectue des stages dans des grandes entreprises. Des expériences intéressantes, qui lui permettent de se rendre compte qu’elle n’est pas faite pour ces environnements. Manque d’impacts, de concret : elle travaillait sur de la gestion de projets et ne comprenait pas vraiment comment apporter de la valeur, comment se rendre réellement utile. En 3ème année, Aurore se spécialise en informatique. Et c’est LA révélation !
« J’ai beaucoup travaillé, et j’ai rencontré Theodo lors d’un événement professionnel. Ça m’a fait du bien, car ils font deux promesses : celle d’être toujours face au client, et celle d’être fort techniquement ».
Aurore peut enfin exprimer son potentiel, partager ses idées, développer ses compétences et ses connaissances et surtout travailler aux côtés d’équipes talentueuses et stimulantes. Diplômée en 2015, elle démarre sa carrière professionnelle chez Theodo comme développeuse web pour y faire ses premières armes, et surtout démentir de nombreuses idées reçues. : « la Tech faisait face à beaucoup de clichés, comme le fait d’être toujours scotché à son écran pour coder. Dans mon cas, j’allais également m’adresser à des clients décisionnaires, c’était très stimulant ».
Une montée en puissance chez Theodo
En quelques mots, Theodo fait partie d’un écosystème de startups. Créé il y a 10 ans, Theodo est une startup qui accompagne ses clients dans la création de produits web & mobile. En plus de ses missions, Aurore bénéficie d’un véritable accompagnement sous la forme d’un vrai coaching personnalisé, et qui lui permet de progresser rapidement. Aurore fait part de sa volonté de s’exprimer, de prendre la parole au sein de la communauté Tech. Prenant du galon et de l’assurance, Aurore devient speaker dans de nombreuses conférences, meetups et événements Tech.
« J’adore m’exprimer en public sur des sujets qui me tiennent à cœur. Par exemple, j’ai animé une conférence au Grand Rex devant un millier de personnes sur les démarches Devops. C’était une vraie expérience ! », nous confie-t-elle.
En 2017, elle rejoint BAM – la seconde startup naissante de l’écosystème M33 après Theodo – spécialisée dans le développement de produits mobiles.
Un écosystème qui lui correspond, et dans lequel elle s’est très vite sentie épanouie : « c’était une plus petite équipe. Il y avait beaucoup de fit entre nous, et surtout une grande affinité avec le CTO ». Cette expérience lui permet de sortir de sa zone de confort, en faisant de la vente et du recrutement. Aurore prend confiance, se réalise et se voit confier plus de responsabilités : « avec tous ces points, j’ai acquis plus de leadership, et je suis passé Lead ».
Les 1ers pas d’une CTO…
En 2018, une opportunité arrive sur la table : créer une startup dans le domaine du Devops : « C’est un sujet que je connaissais bien pour avoir travaillé dessus chez Theodo. J’ai fait la rencontre de Clément (actuel CEO de Padok) et on a tout de suite formé un duo pour se lancer ». Les étoiles sont alignées et Padok voit le jour en juillet 2018. Un challenge se présente instantanément, recruter efficacement pour scaler rapidement : « On est juste tous les deux. On doit recruter des profils expérimentés dans le Devops. C’est un gros défi ». Mission réussie, on peut le dire : Padok atteint les 1 million de CA la première année et 3 millions la deuxième. Des chiffres stratosphériques pour une startup, où Aurore ne s’est pas ménagée et a appréhendé efficacement son rôle nouveau de CTO : « Au début j’étais la seule Tech donc j’avais les mains dans le cambouis. Puis mon rôle a grandi en même temps que Padok. Je suis passée de manager d’une petite équipe de Leads à manager des managers désormais ». Aujourd’hui, l’équipe Tech a bien grandi avec une trentaine de personnes. Le rôle de CTO d’Aurore a bien évolué : « Aujourd’hui je suis garante de la vision technique et du cadre de Padok. Pour moi, CTO c’est être manager, faire grandir son équipe en même temps que l’entreprise. Il faut faire preuve de résilience et de leadership ». Même si Aurore ne peut s’empêcher de garder un pied dans le développement, ses missions se sont naturellement élargies : « Mon rôle est de faire de la veille technique et managériale, regarder les forces et les faiblesses de mes équipes et faire en sorte que les équipes gardent le cap ».
« On n’est pas dans un environnement qui nous sous-estime »
Si Aurore devait résumer les moments forts de son parcours, ce serait avant tout des rencontres : « chez Theodo, l’équipe m’a appris à repousser mes limites, à mettre tout en place pour atteindre et réaliser mes rêves. Et ça a été fondateur dans ma construction. ». Au fil de sa carrière, certaines rencontres lui ont permis de prendre confiance en elle, de se sentir plus à l’aise et surtout de se sentir à sa place. Elle était exactement là où elle devait être. L’une de ces rencontres marquantes, c’est celle de Marek, le CTO de BAM. Dès son arrivée chez Bam, Marek lui propose de nouveaux challenges qui lui permettent de sortir de sa zone de confort. Elle s’est sentie considérée, confiante et valorisée par ses pairs.
« On est en minorité mais on ne le voit pas, car on n’est pas dans un environnement qui nous sous-estime. Les seules barrières que j’ai eu dans ma carrière, c’est celles que je me suis mise toute seule ».
Le mouvement Women in Tech informe que seulement 7% des postes Tech sont occupés par des femmes. Pour quelles raisons selon toi ?
A.M : c’est un fait mais je trouve que ça évolue avec le temps, et les raisons aussi. De mon point de vue, j’observe un changement d’état d’esprit dans notre communauté, et de nombreuses initiatives pour que les choses changent ! Avec le temps, le changement des mentalités progresse dans ce sens. Les femmes d’aujourd’hui n’ont déjà plus les mêmes barrières qu’en 2010.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes femmes qui souhaitent s’orienter dans la Tech ?
A.M : une seule chose : oser y aller ! Il faut savoir se mettre un coup de pied aux fesses pour oser une carrière dans la Tech, et le tout en s’entourant de gens bienveillants et talentueux.

Interview d’Aurore Malherbes, CTO de Padok
Elles sont ingénieuses, entrepreneuses, CTO. Elles, ce sont des femmes inspirantes qui ont réussi à faire leur place dans un monde à l’image « geek » encore très masculine. Régulièrement, nous irons à leur rencontre pour les interroger sur l’évolution de la place des femmes dans la Tech. Nous mettrons à l’honneur leur regard sur ce sujet de société, et nous partagerons leur portrait dans l’espoir d’encourager nos futures Women in Tech, et bousculer un peu les <codes> (sans mauvais jeu de mots).
Aurore est co-fondatrice et CTO de Padok – une startup spécialisée dans la construction d’infrastructures et la cybersécurité Cloud – depuis deux ans et demi. Pourtant, ses premières aspirations n’étaient pas de s’orienter vers un métier technique, bien au contraire : « mon père était informaticien, je me suis toujours dit que je ne ferai pas comme lui » dit-elle. Pourtant, au fil des années, elle finit par changer son fusil d’épaule : « j’ai mis longtemps à comprendre que c’était du concret, qu’il pouvait y avoir un impact réel, et à apprécier la réflexion logique qu’il y a derrière le code. J’ai commencé à coder sur mon temps libre pour voir si ça me plaisait ».
Sur les bancs de l’école
Après un BAC S et une prépa maths/physique, elle intègre la célèbre école d’ingénieurs Centrale Paris en 2012, dans un environnement à dominante masculine, où elle ne s’est jamais sentie lésée : « on était 17% de femmes dans ma promo. Je faisais un sport collectif donc j’avais mon groupe de copines et j’ai été super bien intégrée par tous les étudiants. J’ai surtout décidé de ne pas m’arrêter à des aprioris ».
Côté professionnel, elle effectue des stages dans des grandes entreprises. Des expériences intéressantes, qui lui permettent de se rendre compte qu’elle n’est pas faite pour ces environnements. Manque d’impacts, de concret : elle travaillait sur de la gestion de projets et ne comprenait pas vraiment comment apporter de la valeur, comment se rendre réellement utile. En 3ème année, Aurore se spécialise en informatique. Et c’est LA révélation !
« J’ai beaucoup travaillé, et j’ai rencontré Theodo lors d’un événement professionnel. Ça m’a fait du bien, car ils font deux promesses : celle d’être toujours face au client, et celle d’être fort techniquement ».
Aurore peut enfin exprimer son potentiel, partager ses idées, développer ses compétences et ses connaissances et surtout travailler aux côtés d’équipes talentueuses et stimulantes. Diplômée en 2015, elle démarre sa carrière professionnelle chez Theodo comme développeuse web pour y faire ses premières armes, et surtout démentir de nombreuses idées reçues. : « la Tech faisait face à beaucoup de clichés, comme le fait d’être toujours scotché à son écran pour coder. Dans mon cas, j’allais également m’adresser à des clients décisionnaires, c’était très stimulant ».
Une montée en puissance chez Theodo
En quelques mots, Theodo fait partie d’un écosystème de startups. Créé il y a 10 ans, Theodo est une startup qui accompagne ses clients dans la création de produits web & mobile. En plus de ses missions, Aurore bénéficie d’un véritable accompagnement sous la forme d’un vrai coaching personnalisé, et qui lui permet de progresser rapidement. Aurore fait part de sa volonté de s’exprimer, de prendre la parole au sein de la communauté Tech. Prenant du galon et de l’assurance, Aurore devient speaker dans de nombreuses conférences, meetups et événements Tech.
« J’adore m’exprimer en public sur des sujets qui me tiennent à cœur. Par exemple, j’ai animé une conférence au Grand Rex devant un millier de personnes sur les démarches Devops. C’était une vraie expérience ! », nous confie-t-elle.
En 2017, elle rejoint BAM – la seconde startup naissante de l’écosystème M33 après Theodo – spécialisée dans le développement de produits mobiles.
Un écosystème qui lui correspond, et dans lequel elle s’est très vite sentie épanouie : « c’était une plus petite équipe. Il y avait beaucoup de fit entre nous, et surtout une grande affinité avec le CTO ». Cette expérience lui permet de sortir de sa zone de confort, en faisant de la vente et du recrutement. Aurore prend confiance, se réalise et se voit confier plus de responsabilités : « avec tous ces points, j’ai acquis plus de leadership, et je suis passé Lead ».
Les 1ers pas d’une CTO…
En 2018, une opportunité arrive sur la table : créer une startup dans le domaine du Devops : « C’est un sujet que je connaissais bien pour avoir travaillé dessus chez Theodo. J’ai fait la rencontre de Clément (actuel CEO de Padok) et on a tout de suite formé un duo pour se lancer ». Les étoiles sont alignées et Padok voit le jour en juillet 2018. Un challenge se présente instantanément, recruter efficacement pour scaler rapidement : « On est juste tous les deux. On doit recruter des profils expérimentés dans le Devops. C’est un gros défi ». Mission réussie, on peut le dire : Padok atteint les 1 million de CA la première année et 3 millions la deuxième. Des chiffres stratosphériques pour une startup, où Aurore ne s’est pas ménagée et a appréhendé efficacement son rôle nouveau de CTO : « Au début j’étais la seule Tech donc j’avais les mains dans le cambouis. Puis mon rôle a grandi en même temps que Padok. Je suis passée de manager d’une petite équipe de Leads à manager des managers désormais ». Aujourd’hui, l’équipe Tech a bien grandi avec une trentaine de personnes. Le rôle de CTO d’Aurore a bien évolué : « Aujourd’hui je suis garante de la vision technique et du cadre de Padok. Pour moi, CTO c’est être manager, faire grandir son équipe en même temps que l’entreprise. Il faut faire preuve de résilience et de leadership ». Même si Aurore ne peut s’empêcher de garder un pied dans le développement, ses missions se sont naturellement élargies : « Mon rôle est de faire de la veille technique et managériale, regarder les forces et les faiblesses de mes équipes et faire en sorte que les équipes gardent le cap ».
« On n’est pas dans un environnement qui nous sous-estime »
Si Aurore devait résumer les moments forts de son parcours, ce serait avant tout des rencontres : « chez Theodo, l’équipe m’a appris à repousser mes limites, à mettre tout en place pour atteindre et réaliser mes rêves. Et ça a été fondateur dans ma construction. ». Au fil de sa carrière, certaines rencontres lui ont permis de prendre confiance en elle, de se sentir plus à l’aise et surtout de se sentir à sa place. Elle était exactement là où elle devait être. L’une de ces rencontres marquantes, c’est celle de Marek, le CTO de BAM. Dès son arrivée chez Bam, Marek lui propose de nouveaux challenges qui lui permettent de sortir de sa zone de confort. Elle s’est sentie considérée, confiante et valorisée par ses pairs.
« On est en minorité mais on ne le voit pas, car on n’est pas dans un environnement qui nous sous-estime. Les seules barrières que j’ai eu dans ma carrière, c’est celles que je me suis mise toute seule ».
Le mouvement Women in Tech informe que seulement 7% des postes Tech sont occupés par des femmes. Pour quelles raisons selon toi ?
A.M : c’est un fait mais je trouve que ça évolue avec le temps, et les raisons aussi. De mon point de vue, j’observe un changement d’état d’esprit dans notre communauté, et de nombreuses initiatives pour que les choses changent ! Avec le temps, le changement des mentalités progresse dans ce sens. Les femmes d’aujourd’hui n’ont déjà plus les mêmes barrières qu’en 2010.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes femmes qui souhaitent s’orienter dans la Tech ?
A.M : une seule chose : oser y aller ! Il faut savoir se mettre un coup de pied aux fesses pour oser une carrière dans la Tech, et le tout en s’entourant de gens bienveillants et talentueux.